Histoire

Comment le projet est né

Article paru dans le journal Mittelbayerische Zeitung du 03.07.2012 (pdf)
Article paru dans le journal Mittelbayerische Zeitung du 27.06.2014. (pdf)

Comment est née l’idée de la garderie?

Susanne Heckmann passe depuis de longues années ses hivers chez ses amis en Mauritanie, parce que le climat chaud lui apporte le plus grand bien. C’est ici qu’elle rencontra une très grande dame, Mame Sy (prononcez Mam-si), une femme calme et sage, épouse d’un agent de police.

Mame Sy travaillait la matinée pour un P.M.I. (Protection Maternelle et Infantile). L’après-midi elle se promenait dans son quartier, visitait de très pauvres familles et prenait le temps d’observer ce qu’il manquait aus plus démunis. Imaginez la joie de ces familles à recevoir des vêtements ou de temps en temps un sac de riz offert par des touristes devenus ses amis – même Mame Sy avec ses 5 enfants avait parfois du mal à joindre les deux bouts.

Lors d’une promenade commune, Mame Sy salua un jeune garçon qui jouait avec ses amis dans une rue poussiéreuse. Un mignon petit garçon et apparemment très éveillé. Le comble était qu’il n’allait pas à l’école bien qu’obligatoire! Quand Mam Sy l’aborda elle s’aperçu que le petit Amadou n’avait que quelques doigts sur ses moignons. Un défaut génétique hérité de son père. Lors de son premier jour d’école il fut tellement ridiculisé, qu’il préféra rester à la maison. Mame Sy prit le jeune homme et sa famille en charge, comme elle le fit pour beaucoup d’autres enfants qui vivent dans la rue, ont faim ou sont sous-alimentés. Offrir une aide durable serait son souhait le plus cher.

Son rêve était une garderie où elle récupèrerait les enfants les plus pauvres après la fin de l’école à 14 heures et pour lesquels elle dispenserait de 16 – 18 heures des cours de rattrapage, les aiderait à faire leurs devoirs et leur donnerait un bon repas – pour beaucoup le seul de la journée – de sorte que les enfants puissent dormir avec un estomac bien rempli. Les deux femmes décidèrent de se lancer dans l’aventure. Et la garderie fût fondée.

Financement

Bien évidemment, nous savons que beaucoup d’entre vous ont déjà des «projets» comme par exemple, Parrains au monde entier.

Nous ne demandons pas de dons énormes. Au contraire, ce sont les petites choses qui aident. L’idéal serait un filet intarrissable de petites contributions sur lesquelles Mame Sy pourrait compter. Par exemple, un virement permanent de 10 euros peut assurer pendant 10 jours, un repas pour un enfant (20 euros 20 repas, 30 euros 30 repas, etc).

Le nombre d’enfants pris en charge dépend donc directement des fonds disponibles. Ainsi vous pouvez déjà faire beaucoup avec peu d’argent! Nous sommes convaincues que certains d’entre vous peuvent donner mensuellement 5 ou 10 euros (sinon plus!) et ainsi subvenir au besoin de la pépinière de Mame Sy. Bien sûr des cadeaux uniques seront toujours les bienvenus! Et je profite de cette occasion pour vous remercier de tout coeur!

Chaque euro sera déposé sur un compte et viré mensuellement sans taxation. Le compte est au nom de Susanne Heckmann et elle espère que vous lui faites confiance. Pour son ami de longue date Mame Sy elle mettrait sa main au feu, si chaque centime, toute son énergie et son amour n’était pas investi dans ce projet.

Concernant la situation sur place

Susanne Heckmann nous fait part de ses nombreuses années de voyage en Mauritanie:

“La Mauritanie est l’un des pays les plus pauvres, elle est environ 3 fois plus grande que l’Allemagne et presque entièrement constituée de déserts. Depuis 2005 j’ai visité le pays au moins une fois par an, d’abord pour des excursions avec des amis dans le désert et les derniers hivers de façon stationnaire à Atar.

Atar est la capitale régionale de l’Adrar et compte environ 25.000 habitants dont une forte proportion vivant sous le seuil de la pauvreté. Pendant ces années nous avons observé un léger recul de la pauvreté. Cela est le mérite d’une compagnie aérienne, qui a eu pour objectif de promouvoir le tourisme dans cette région; seul moyen de générer des bénéfices pour la population locale. Cette compagnie aérienne est la seule dans cette région, qui amène chaque dimanche près de 150 touristes de majorité française. Ces groupes de randonneurs parcourent à pied ou à dos de chameau le désert en direction des villes de Chinguetti et de Ouadane inscrites sur le patrimoine mondial avec leurs célèbres bibliothèques. Pour les autochtones cela signifie un emploi comme guides et l’opportunité pour les coopératives et les boutiques tenues par les femmes de vendre les produits de l’artisanat local. Les hôtels, les Auberges, les restaurants et les épiceries en sont aussi les bénéficiaires.

Ceci jusqu’en 2008 avec l’alerte-voyage formulée sur Internet, qui a eu pour conséquence l’établissement d’une zone rouge enclavant ces deux villes antiques ainsi que de grandes zones hautement touristiques avec les plus belles dunes de sable. Pour les entreprises touristiques françaises cela signifie une interdiction de voyager dans ces régions et la suspension des transports aériens au début de l’année 2011. Suite à l’absence de touristes il s’en suivit la fermeture de nombreux magasins, des centres d’hébergement, etc.

En réalité l’Adrar est la zone la plus pacifique de l’Afrique du Nord et la plus sécurisée, car dans cette «zone à risque» le gouvernement Français y trouve des richesses minières comme entr’autre l’or et l’uranium. Suite à des incidents au Niger et au Mali avec AQM (Al Qaida Maghreb), la France a été déclarée ennemi numéro 1. Et apparemment pour prévenir l’hypothétique danger qu’un touriste français soit kidnappé – dans ce contexte très peu probable – le Quai d’Orsay ne trouve que le moyen de précipiter environ 10.000 personnes dans la misère, qui vivaient presque exclusivement du tourisme.

Ce sont en première ligne les enfants qui sont touchés et dont une grande partie souffre de malnutrition. Parmi eux de nombreux orphelins vivant en permanence dans la rue. Beaucoup de gens meurent prématurément, car ils ne peuvent supporter les frais hospitaliers et le coût des médicaments.

Mame Sy s’est engagée, pour cela je sollicite humblement votre générosité et je vous salue cordialement.”

Aidez-nous à maintenir la petite Porte de l’Espoir ouverte!